On ne choisit pas ses mots. Ils sont là, ils s’imposent.
Les mots ont un volume, une densité, une couleur, une vibration particulière. Les mots peuvent peser de tout leur poids de gravité sonore ou avoir la légèreté de la plume, la douceur du duvet. Ils sont induits par les battements du cœur, le reflux du sang, l'affectif de celui qui écrit. Transfert du mois en mots, les mots, leur musicalité entre en résonance avec ce qui est sous-jacent à l’écrire, ce fil, ce réseau invisible qu'on appelle le rythme.
Ce n'est que tardivement, je l'avoue, que j'ai pris conscience d'un existant autre que moi-même, et du pouvoir sur les mots qu’à le poète.
Face À l'incohérence, l'absurdité des discours et des comportements, la réalité insoutenable d'un monde où l'oppression de l'homme par l'homme est programmée, planifiée, le poète peut-il demeurer indifférent, et ignorer la responsabilité qui est sienne ?
Lecteur, par ce moment dissuasif qu'est la lecture d'un poème, prenez la parole, achevez ce qui n'est pas formulé.
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